jeudi 21 avril 2011

La Libye s'excuse pour des tirs d'obus en Tunisie

THE ASSOCIATED PRESS
TUNIS, Tunisie - Le gouvernement libyen s'est excusé auprès de la Tunisie après la chute de quatre obus de mortier sur le territoire tunisien, a déclaré mercredi le ministre tunisien de la Défense.

Le ministre a affirmé que les obus de mortier avaient été tirés lundi dans une zone côtière désertique, et que la Tunisie s'en était plainte. Personne n'a été blessé.

Tripoli a exprimé son «profond regret» mercredi, tout en promettant de mener une enquête pour identifier les responsables des tirs et de prendre des mesures afin qu'un tel incident ne se reproduise pas, a indiqué le ministre dans un communiqué cité par l'agence de presse officielle TAP.

La Tunisie a affirmé qu'au-delà de la violation de son intégrité territoriale, l'incident a représenté «un grand danger pour la sécurité des populations et des installations dans la zone frontalière», où se rassemblent les réfugiés libyens.

Selon TAP, le ministre a affirmé que trois des obus étaient tombés à environ 300 mètres au sud du poste frontalier de Lamlas, alors que le quatrième est tombé à 500 mètres de la frontière. Le ministère tunisien de la Défense a estimé qu'il ne s'agissait pas d'un geste prémédité.

Des milliers de réfugiés qui fuient les combats dans l'ouest de la Libye arrivent chaque jour dans la région de Dehiba, dans la sud de la Tunisie.

La Tunisie s'efforce de maintenir la stabilité sur son territoire après le soulèvement populaire qui a mené à la fuite du président Zine El Abidine Ben Ali et déclenché une vague de manifestations à travers le monde arabe, notamment en Libye.

La BAD restera à Tunis, pour 3 ans encore, au moins.

Les membres du comité consultatif des gouverneurs de la Banque africaine de développement se sont réunis cette semaine à Washington, DC, pour examiner les implications, pour les opérations de la Banque, de la situation à Abidjan et à Tunis.

La Banque africaine de développement mène ses opérations de son agence temporaire de la capitale tunisienne depuis qu’elle y a été relocalisée de son siège à Abidjan, en 2003, du fait de la crise en Côte d’Ivoire. Le comité a réaffirmé que le siège de la Banque demeure Abidjan, et s’est félicité de la récente évolution en Côte d’Ivoire, mais a estimé que cette évolution devrait conduire à un meilleur niveau de sécurité, ce qui permettra à la Banque de retourner à son siège au moment opportun. Le comité reconnaît que les autorités ivoiriennes déploient tous les efforts pour stabiliser et améliorer la situation sécuritaire. Il a toutefois noté que le processus du plein rétablissement de la sécurité prendra vraisemblablement un certain temps, avant le retour à la normale.

Cependant, il a recommandé que la Banque entame immédiatement la réhabilitation de l’immeuble de son siège et de ses autres biens immobiliers en prélude à son retour, une fois que les conditions seront réunies. Les gouverneurs ont exprimé de nouveau leur appréciation aux autorités tunisiennes pour leur hospitalité soutenue. En plus, ils sont convenus qu’en attendant le retour de la Banque à Abidjan, et afin d’éliminer certains des obstacles à un fonctionnement optimal de la Banque depuis Tunis, d’autoriser l’institution à faire des investissements supplémentaires à Tunis. Ceci permettra à la Banque de mettre en place les facilités nécessaires au personnel. Depuis sa relocalisation à Tunis, la Banque examine la situation sécuritaire à Abidjan chaque année afin de déterminer si les conditions sont propices à son retour au siège.

Le comité consultatif des gouverneurs a décidé de recommander l’allongement de la périodicité de la revue sécuritaire d’une base annuelle à une base triennale. Le comité est toutefois convenu que la décision relative à une revue triennale pourra être revisitée à tout moment, si la situation au siège s’améliore plus vite.

africanmanager

Les rebelles libyens s'ouvrent une porte sur la Tunisie

Des rebelles libyens ont pris possession jeudi d'un poste frontalier situé proche de Wazzan, à la frontière tunisienne, un développement qui pourrait faciliter leur ravitaillement dans l'ouest du pays.Lien

Le poste frontalier de Dehiba, du côté tunisien de la frontière.

Photo: AFP/Mohamed Haddad

Le poste frontalier de Dehiba, du côté tunisien de la frontière.

Un journaliste de l'AFP posté dans la ville tunisienne de Dehiba, du côté tunisien de la frontière, confirme la prise du poste. Il dit qu'il est entré sans encombre en territoire libyen, et qu'il y a été accueilli par des insurgés.

Le drapeau vert de la Libye a disparu, raconte-t-il, et a été remplacé par le drapeau utilisé autrefois par la monarchie, devenu un symbole des rebelles. Un tracteur s'affairait à détruire un portrait du leader libyen, Mouammar Kadhafi.

Toujours selon ce journaliste, pas moins de 102 soldats kadhafistes sont passés de l'autre côté de la frontière, au terme de cette offensive rebelle. Ils se sont rendus à des militaires tunisiens.

Selon une source militaire, 13 officiers, dont un colonel-major, se trouvent parmi eux.

Wazzan est situé à environ 40 kilomètres de la ville de Nalout, où des témoins ont rapporté d'intenses bombardements des forces loyalistes au cours des derniers jours.

Les combats dans cette région dite des Montagnes de l'ouest, peuplée de Berbères, sont en cours depuis plusieurs semaines déjà, bien qu'ils soient moins couverts que ceux en cours à Misrata ou dans la région d'Ajdabiya, dans l'est.

Des réfugiés arrivés en Tunisie la semaine dernière ont rapporté que les forces gouvernementales ont bombardé des habitations, empoisonné des puits et menacé de violer des femmes.

Constatant que les combats se rapprochaient de ses frontières, le gouvernement tunisien avait déployé mercredi une compagnie d'une centaine d'hommes dans la région.

Lundi, des obus de mortier tirés par des forces kadhafistes sont tombés en sol tunisien, entraînant les protestations officielles de Tunis auprès du régime libyen du colonel Kadhafi.

Le poste frontalier saisi par les rebelles près de Wazzan se trouve au sud de celui de Ras Jadir, franchi par des milliers de Libyens et de ressortissants étrangers dans les premiers jours du conflit, à la mi-février.

Radio-Canada.ca avecAgence France Presse, Associated Press et Reuters

vendredi 15 avril 2011

Le grand ménage tunisien

Frida Dahmani, à Tunis
Le grand ménage tunisien
Le grand ménage tunisien © Christophe Chauvin/J.A.

Plus de deux mois après la chute de Ben Ali, de profonds bouleversements touchent une presse discréditée. Résultat : de nombreux amateurs s’improvisent journalistes sur le Net afin de construire un nouvel espace démocratique.

Les Tunisiens n’oublieront jamais le 14 janvier 2011 ; leurs médias non plus. Pris de court mais libérés du verrouillage imposé par la dictature de Ben Ali, ces derniers ont tenté d’opérer leur révolution en quelques heures. Un exercice si difficile qu’ils cherchent encore leur ligne éditoriale. Les héros de cette révolution, dont aucun leader d’opinion n’a émergé, sont les réseaux sociaux, symbole d’une nouvelle manière de rapporter l’information. Facebook et Twitter ont si bien relayé l’activisme des Tunisiens, notamment des jeunes, qu’on a pu lire sur les murs de Tunis : « Merci Facebook ».

Dans cette mouvance, les contradictions du 14 janvier ont fait naître de nouveaux médias. « Après la révolution, le manque d’information était flagrant. Nous les cherchions dans les médias étrangers. Il nous a semblé que la révolution commençait à échapper aux jeunes, qui y avaient largement participé. Nous avons investi ce vide », déclare M’Hamed Turki, l’un des fondateurs du site des Jeunes Indépendants démocrates. Malgré un nom qui claque comme celui d’un parti politique, M’Hamed Turki réfute totalement l’appartenance à un quelconque mouvement et regroupe une douzaine de jeunes sans aucune formation journalistique : étudiants, ils viennent d’horizons aussi divers que la médecine ou le droit. Mais tous sont conscients que « c’est maintenant que se joue la construction démocratique du pays ». Ils ont uni leurs compétences et se sont accrochés à leurs claviers pour transmettre, en toute objectivité, de l’information recoupée. Très critique vis-à-vis des médias classiques, les JID font entendre la voix des jeunes et de la société civile.

« Avec près de 50 nouveaux partis politiques, les Tunisiens perdent leur latin face à la tour de Babel du monde politique et sont perplexes face aux échéances électorales. Les JID leur offrent un espace de débat autour de questions majeures comme celles concernant le régime parlementaire, la laïcité, la démocratie. C’est un tremplin d’information et d’idées ciblant les indépendants et démocrates de 18 à 35 ans », poursuit M’Hamed Turki, étudiant en médecine par ailleurs. Au sein des JID, les tâches sont si nombreuses qu’il est déjà question de recrutement. « On lance une version arabe des textes importants. Nous cherchons aussi des chroniqueurs et des éditorialistes, car, pour alimenter le site, il ne suffit pas d’être persévérants. Il faut que nous puissions relayer toutes les opinions. Cependant, on est tous bénévoles et jusqu’à présent on y va de notre poche pour les dépenses », explique non sans enthousiasme M’Hamed Turki.

Pour initier aux méandres de la politique et pour trouver des financements, les JID se constituent en association et entament un travail de terrain en direction des régions et des jeunes encore trop indécis. Vulgariser l’information, essentiellement politique, s’adresser à la jeunesse, sensibiliser aux enjeux, à travers un espace qui lui est familier, internet, c’est aussi le choix qu’ont fait Khelil Ben Osman, Heykel Djerbi et Talel Ben Ghorbal avec un média social citoyen, fhimt.com. Ce nom, qui signifie « j’ai compris » en arabe, souligne l’intention du site tout en étant un clin d’œil au dernier discours de Ben Ali qui avait repris à son compte le « Je vous ai compris » de De Gaulle et qui lui avait valu pour toute réponse un « Dégage » unanime. Khelil Ben Osman en est convaincu : livrer de l’information en ligne, sur le modèle du site français Owni, qui a aidé WikiLeaks à publier des documents concernant la guerre en Irak en octobre dernier, tout en recourant aux contributions les plus diverses « permettra d’accéder à la connaissance, de développer l’esprit critique pour que la vérité et l’information soient expurgées de toute manipulation ».

Chasse aux sorcières. À l’opposé des JID, les fondateurs de fhimt.com sont des professionnels, entre autres, du marketing digital et entendent mettre à profit leur savoir-faire en la matière pour générer des revenus à même de financer le site. Cependant, eux aussi estiment que le tissu associatif est incontournable pour créer une réelle communauté autour d’idées porteuses pour l’avancée de la démocratie. Mais, dans un espace en révolution, les médias traditionnels tunisiens sont désormais en butte aux critiques et sommés de se remettre en question dans une atmosphère assez délétère. La presse écrite a du mal à se débarrasser de réflexes conditionnés par vingt-trois années de bâillonnement. Mais, à sa décharge, elle affronte aussi la fonte des revenus publicitaires. De ce fait, les pigistes sont mis à l’écart au profit des journalistes contractuels, et les nombreuses contributions gratuites de citoyens souhaitant s’exprimer compensent une production plus faible.

La révolution a également induit une chasse aux sorcières qui tend à faire des journalistes de la presse, publique et privée, des suspects quant à leur proximité avec l’ancien régime. La presse numérique n’est pas épargnée et les retournements de veste sont mis au pilori. Du coup, elle se cantonne à couvrir l’actualité sans pour autant utiliser son impact et son immédiateté pour évoquer les questions qui dérangent. Le changement de cap de la télévision a été le plus remarquable. En vingt-quatre heures, Nessma TV est passée de chaîne de divertissement à chaîne d’information, l’ancienne TV7, devenue « la nationale », a troqué le mauve contre un rouge patriotique de bon aloi, et Hannibal TV a pris une tonalité plus populiste que populaire. Cependant, cette télévision new look est aussi objet de polémiques : on reproche aux chaînes de favoriser le sensationnel au détriment de l’information et de tenter de se racheter une virginité par rapport à leur mutisme précédant le 14 janvier. Par ailleurs, les chaînes privées ont dû composer avec l’électrocardiogramme plat des revenus de la publicité. Certaines, comme Nessma TV, ont revu leur organigramme et comprimé leurs coûts tout en demandant à leur personnel d’être solidaire pour négocier un virage aussi délicat qu’historique alors que la télévision nationale continuait d’émarger normalement sur son budget.

L’image, extrêmement censurée avant la révolution, a eu autant sinon plus que les mots un rôle actif dans la couverture des événements. « Il y avait un vrai besoin d’informations sur ce qui se passait à l’intérieur du pays. Certaines vidéos ont atteint 2 000 vues, quelques heures seulement après leur mise en ligne », affirme Sophia Baraket, photographe professionnelle et promotrice d’un projet d’agence de presse, Tunisia Reporters Agency. Elle fédère autour d’elle des journalistes aux compétences reconnues comme Olfa Riahi et Sofiène Chourabi et travaille à donner à son projet une visibilité au niveau des médias locaux et internationaux sans en avoir toutefois défini le cadre de fonctionnement.

La révolution a ouvert également des perspectives au photographe Nicolas Fauqué, auteur, depuis 2005, de la plus importante banque d’images sur la Tunisie, avec 17 000 clichés en ligne, financée en propre. Il travaille en collaboration avec d’autres photographes tels qu’Amine Landolsi, Fethi Belaid et Mohamed Hammi. « Il y a une très forte demande d’agences de presse étrangères et il était important d’être réactif et d’opérer une mutation, d’autant plus facile que la base existait. Maintenant, il faut de la régularité pour enrichir et mettre à jour le contenu, car tout va très vite actuellement », affirme Nicolas Fauqué, qui vient de couvrir les visites de Hillary Clinton et de Ban Ki-moon à Tunis. « Aujourd’hui, j’essaie d’intégrer au maximum d’autres signatures, mais les jeunes hésitent à collaborer avec une agence photo, car ils n’intègrent pas de partager avec l’agence le prix demandé pour un cliché. Ceux qui sont plus aguerris acceptent le principe », explique-t-il.

Dans cette refonte des médias, la palme revient toujours à internet. Les oies du Capitole des réseaux sociaux ont révélé les attentes du public et comblé les déficits de l’information durant les émeutes populaires. Aujourd’hui, elles continuent. Désormais, les citoyens devenus journalistes s’expriment, même s’ils créent une certaine cacophonie où info et intox rivalisent de rapidité. La révolution web 2.0 a ancré des habitudes que de nouveaux médias professionnels rééquilibreront en créant un modèle économique original avec des levées de fonds qui font appel au soutien de la société civile plutôt qu’à la publicité.

jeuneafrique

Une enseignante universitaire donne ses cours en portant le Niqab!


Une enseignante universitaire à Sfax s’est présentée devant ses étudiants en Niqab. Une première dans l’histoire de l’enseignement en Tunisie qui semble ne pas trop plaire aux étudiants qui ont préféré quitter la salle.

Les étudiants d'une univeristé à Sfax ont été surpris en voyant leur enseignante venue leur donner le cours en niqab. Ces derniers ont tout de suite quitté la salle pour aller porter plainte au doyen de la faculté en insistant qu'ils n'acceptent pas que leur enseignante donne son cours en portant le voile intégral!

Parité électorale homme-femme : La Tunisie peut devenir un modèle pour la région

La Haute représentante de l’UE Catherine Ashton s’est félicitée de la proposition de la Haute commission chargée de l’organisation des élections en Tunisie qui prévoit d’imposer la parité homme-femme sur les listes électorales qui seront présentées par les partis politiques. Elle a ajouté que cette initiative montrait que ce pays pourrait bien devenir un « modèle d'innovation » dans la région.
Une déclaration publiée par le porte-parole de la chef de la diplomatie européenne indique que cette décision « démontre que la Tunisie envisage de garantir la participation à part entière des femmes à la vie politique. »
« Les femmes ont joué un rôle clé dans la révolution, » peut-on lire dans la déclaration. « La Tunisie a aujourd’hui l’occasion de renforcer davantage l’égalité entre les hommes et les femmes et de mettre fin à toutes les formes de discrimination, en droit et dans les faits, à l’encontre des femmes. En accordant à ces principes une place centrale dans les réformes politiques en cours, la Tunisie peut véritablement devenir un modèle d’innovation pour la région et même au-delà. »
juste à écouter

.........خيانة الوطن


jeudi 14 avril 2011

90 jours après Ben Ali La Tunisie se cherche encore


Tension sociale et économie en berne

Parallèlement au processus révolutionnaire qui a démarré en décembre dernier, se superposent de nombreuses revendications sociales, qui ont toujours cours. Grèves, sit-in et autres mouvements apparaissent encore quotidiennement. “Des conflits sociaux ponctuels continuent d’éclater, rappelant l’ampleur des préoccupations sociales, explique Béligh Nabli, directeur de recherches à l’Institut des recherches internationales et stratégiques. L’attente est forte dans la population en général, et de la part de la jeunesse en particulier.”

L’effervescence, qui agite la société civile, contraste avec l’économie du pays qui connaît des difficultés considérables. “Une révolution a un coût financier, au moins à court terme, poursuit le spécialiste. Actuellement, la période d’instabilité affecte certains secteurs clefs de l’économie comme le tourisme, vital au regard du nombre d’emplois indirects qu’il suscite. À cela s’ajoutent deux éléments conjoncturels : la hausse des matières premières et la gestion de la crise en Libye qui grève les importants échanges commerciaux entre les deux pays.”

Mais tout n’est pas si noir au pays du jasmin. La fin du système généralisé de corruption sera un argument extrêmement positif au niveau économique. “La Tunisie montre un visage très attirant aujourd’hui, du point de vue du développement, avec de nombreux projets. On est actuellement dans une phase de recherche d’investisseurs mais ce n’est pas évident dans cette période de mobilisation sociale. Il ne peut pas y avoir de réponse immédiate”, estime Didier Le Saout, spécialiste des mouvements sociaux au Maghreb. Un paysage politique plus que flou

Le départ de Ben Ali le 14 janvier a ouvert la voie à la liberté d’expression et au multipartisme. Des acquis non négligeables pour les citoyens qui peuvent dorénavant participer à la vie démocratique. En quelques semaines, une cinquantaine de formations politiques ont vu le jour et tentent de se structurer alors que se profile l’élection de l’Assemblée constituante le 24 juillet. “Il y aura un premier élément de clarté à l’issue des élections mais certains partis considèrent que la période est bien trop courte pour mener campagne. S’ancrer dans la population prend du temps et sur ce point, la proximité de l’échéance électorale est plus favorable aux partis déjà organisés. Et notamment à l’ex-RCD (l’ancien parti présidentiel dissous par la justice le 9 mars, ndlr) ou plutôt ses organisations satellites qui continuent à fonctionner”, juge Didier Le Saout. Une hypothèse qui, si elle se confirmait, pourrait ramener la Tunisie à une nouvelle période de mobilisation politique et d’opposition selon le spécialiste. Non, le printemps arabe n’a pas encore totalement fleuri en Tunisie.

ledauphine

La France ferme un peu plus ses frontières


Face à l'arrivée de migrants tunisiens en provenance d'Italie, Paris a annoncé le renforcement des contrôles de police jusqu'à 20 kilomètres au-delà de ses frontières. Une décision jugée déplorable par La Stampa, qui s'étonne aussi du désintérêt de l'opinion publique à ce sujet.



Les ministres de l'Intérieur italien Roberto Maroni et français Claude Guéant lors d'une conférence de presse le 8 avril 2011 à Milan.

Des immigrés ? Quels immigrés ? Vu de France, c’est le problème de l’Italie et de personne d’autre. Les gros titres de la presse et des JT sont tous consacrés à l’intervention française en Côte d’Ivoire. En revanche, pas un mot ou presque sur les milliers de Tunisiens qui débarquent en Italie dans l’espoir de rejoindre la France, où les attend souvent leur famille : sur quelque 900 000 Tunisiens à l’étranger, les deux tiers vivent dans l’Hexagone. Pour Paris, la situation a été réglée une bonne fois pour toutes. La conduite à tenir est claire : l’espace Schengen n’abolit pas tous les contrôles aux frontières. Pour circuler librement en Europe, un titre de séjour provisoire n’est pas suffisant et l’intéressé doit remplir cinq conditions, désormais aussi célèbres que décriées, imposées par Claude Guéant, ministre de l’Intérieur, dans une circulaire adressée aux préfets.

Voilà pour la théorie. En pratique, "Guéant le dur" a demandé que la présence policière soit renforcée à la frontière franco-italienne en déployant des CRS, les forces de l’ordre antiémeute. D’après la France, les contrôles seront effectués dans une bande de 20 km au-delà de la frontière et ne dureront pas plus de six heures. En outre, toujours selon Guéant, si la décision de l’Italie (appliquée à partir du mercredi 13 avril) de délivrer des permis de séjour n’est pas contestable sur le plan juridique, "elle n’est pas en stricte conformité avec l’esprit de Schengen". La "doctrine Guéant" n’est donc pas près de changer : "on ne veut pas commencer à pouvoir dire qu’on accepte des immigrés illégaux" en Europe.

Les chiffres communiqués par le ministre parlent d’eux-mêmes : en un mois, 2 800 Tunisiens en provenance d’Italie ont été arrêtés, 1 700 ont été reconduits à la frontière italienne, 200 en Tunisie et les dossiers des autres sont toujours en cours d’examen. Le tout agrémenté de quelques critiques envers l’Europe ("La réponse européenne, c’est l’avis de la France en tout cas, n’a pas été jusqu’ici à la hauteur des événements") et de l’habituel lot de consolation pour l’Italie, c’est-à-dire la participation de la France à des patrouilles conjointes, navales et aériennes, pour surveiller les côtes tunisiennes.

L’opinion publique, du moins celle qui daigne s’intéresser au sort de ces migrants désespérés, est divisée. Patrick Weill, directeur de recherche au CNRS, explique que la querelle entre la France et l’Italie, "c’est de la pure agitation électoraliste […]. Car il n’y a pas d’arrivée massive, contrairement à ce qu’affirme le gouvernement italien et à ce que laissent croire les images spectaculaires provenant de l’île de Lampedusa", et il ajoute sans ambages qu’"il n’y a en réalité aucun 'fardeau' à partager : cet afflux est dans la norme et gérable". De l’autre côté du ring, Samia Maktouf, l’avocate des réfugiés, donne plutôt raison à l’Italie. "Les autorités françaises peuvent contrôler les personnes à la frontière, mais seulement sur la base d'une infraction ou d'un trouble à l'ordre public." Elle ajoute que "même si les réfugiés sont interpellés conformément à la loi ils justifieront désormais de papiers européens leur donnant le droit de circuler sur le sol français en vertu des accords de Schengen". Pour elle, la véritable question, celle qui fâche, la voici : "Comment peut-on à la fois expliquer que l'on bombarde la Libye et en même temps fermer ses frontières ? Il est totalement inhumain de renvoyer systématiquement les réfugiés tunisiens alors que la Tunisie, qui est en pleine transition démocratique, accueille avec ses moyens des milliers de réfugiés fuyant la Libye."

mercredi 13 avril 2011

Tunisie : Ben Ali avait ordonné de bombarder Kasserine


Plusieurs quotidiens nationaux ont annoncé mercredi que l’ancien président tunisien, Zine El Abidine Ben Ali, avait ordonné quelques jours avant sa fuite pour l’Arabie Saoudite de bombarder la cité d’Ezzouhour, située dans la ville de Kasserine, dans le centre-ouest de la Tunisie, rapporte l’AFP. Selon le président de la commission d’investigation sur les violations et les abus commis pendant les mouvements de protestations en Tunisie, "l’intention (du président déchu) était claire de faire plier la région et de mettre à genoux ses habitants par des meurtres collectifs avec préméditation". La cité d’Ezzouhour est un quartier surpeuplé de la ville de Kasserine où la répression a été particulièrement féroce. Vingt trois personnes ont été tués durant les affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre avant la fuite de Ben Ali. Au total, plus de 200 personnes ont été tuées durant la révolution de Jasmin.

mardi 12 avril 2011

حول القانون الانتخابي الجديد وبعض الكؤوس المرة

عدنان المنصر، مؤرخ، مواطن حر

د. عدنان المنصر

دون مفاجآت كبيرة، وقعت المصادقة أمس في الهيئة العليا لتحقيق أهداف الثورة والإصلاح السياسي والانتقال الديمقراطي على القانون الانتخابي المؤقت الذي سينظم التنافس على مقاعد المجلس التأسيسي. وهذا القانون، رغم الكثير من النقاط التي كانت موضوع خلاف بين أطراف داخل الهيئة، فإنه صدر بأغلبية كبيرة جدا بعد أن أدخلت عليه تحويرات في القراءة الثالثة. لم تتجه الهيئة نحو نظام اقتراع على الأفراد، وهو نظام اقتراع أكثر عدلا وأصدق تمثيلا للجو العام في البلاد بالرغم من احتوائه على جملة من السلبيات. كما لم يقع إقرار إمكانية المزج بين المرشحين المنتمين لقائمات مختلفة وذلك بضغط من ممثلي الأحزاب، بالرغم من تناقض ذلك مع كل ما طالبت به الحركة الديمقراطية في تونس منذ نشأتها. مع ذلك يمكن القول أن قانون الانتخاب يحمل عدة نقاط مضيئة، وأول هذه النقاط مبدأ المناصفة بين النساء والرجال في القائمات الانتخابية، وكذلك مبدأ التناوب بين المرشحين والمرشحات على هذه القائمات. كما أن نقطة مضيئة أخرى تتمثل في وجوب تمثيل المرشحين على القائمة الواحدة على معتمديات مختلفة بعد أن وقع إقرار الولاية دائرة انتخابية. أما النقطة الأخرى التي حصل حولها إجماع كبير فكانت تتعلق بمنع من تقلدوا مسؤوليات في التجمع الدستوري الديمقراطي المنحل وفي هياكل الدولة طيلة حكم الرئيس المخلوع من الترشح لانتخابات المجلس التأسيسي.

والحقيقة أن هذه النقاط التي تواصلت في شانها مداخلات أعضاء الهيئة وتردد الأحزاب أو بعضها في المصادقة عليها بالصيغة التي تم التوصل إليها يعكس مخاوف ناتجة عن حسابات انتخابية مثل كل تلك التي كانت الأحزاب تبدع دائما في القيام بها، ولا يعرف منطقها إلا الراسخون في السياسة. فبالنسبة لمبدأ المناصفة الذي وقع إقراره في القراءة الثانية، أبدى بعض المنتمين إلى الأحزاب “التقدمية” تحفظا عليه بالدعوة إلى وضع المبدأ كحد أقصى، مع وضع مبدأ الربع كحد أدنى، بالرغم من أن نفس الأطراف تقريبا هي التي دافعت عن الفكرة في البداية. بدا الأمر الذي وضع في المنطلق كطريقة لإحراج حركة النهضة وانتظار تبرمها منه لفضح “ازدواجية خطابها” وكأنه انقلب على أصحابه الذين رأوا أن إقرار المناصفة الكاملة مع التناوب قد يجعلهم عاجزين عن تقديم قائمات تتوفر فيها هذه الشروط. وبالفعل فإن المرأة أكثر حضورا في “الأحزاب الرجعية” منها في “الأحزاب التقدمية”، وهذه مفارقة. من جهتها أعلنت النهضة، إلى جانب ممثلي المجتمع المدني والنساء الديمقراطيات ( !) عن تمسكها بمبدأ المناصفة الذي وقع إقراره ورفضت التراجع عنه، أي أنها قررت شنق الجماعة بالحبل الذي صنعوه لها. سيكون على الأحزاب التي تمسكت بنظام اقتراع على القائمات أن تشرب كأسا مرة، ذلك أن عددا كبيرا من حساباتها سقطت في الماء بسبب ميلها التقليدي للمزايدة على المواقف من القضايا التي هي في الأصل محل إجماع. سيكون صعبا على المكاتب السياسية للأحزاب أن ترضي جميع عناصرها الرجالية التي تنتظر أن تقع مكافئتها على نضالها بترشيحها للانتخابات القادمة. وإذا علمنا أن هذه الأحزاب “التقدمية الذكورية” لم تهيئ نفسها لذلك، وأن الرجال فيها كانوا دائما يسحقون النساء، فإن الأمر سيكون صعبا جدا عليها. أما تمثيل القائمة لكل معتمديات الدائرة الانتخابية فسيوقع نفس الأحزاب في مأزق لا يقل سوء عن الأول، بالنظر إلى قلة حضور هذه الأحزاب في الجهات، بل واقتصارها غالبا على مكتب بالعاصمة وأخرى في بعض المدن الكبرى. هذه كأس مرة أخرى ستتجرعها بعض الأحزاب، وهي كؤوس ملئت من العين التي فجرتها ذات الأحزاب بإصرارها على نظام القوائم المغلقة. في الجهات الداخلية، أي في أربعة عشر دائرة انتخابية، ستزيد الكأس مرارة بالخصوص على الحزبين الذين شاركا في حكومة الغنوشي إذا لم تتداركا أمرهما بحملة انتخابية مناسبة. بل إننا نعتقد أنه مهما كان حجم الأموال التي سينفقها الحزبان في سبيل ذلك، فإنهما لن يتحصلا على ما يرغبان فيه من مقاعد في هذه الجهات بعد أن قدمت الدليل على أنه يمكن تدمير سمعة عقود من النضال في شهر واحد من وهم الحكم.

أما من الناحية المبدئية، فإن اعتبار البعض أنه لا يمكن المرور بالسرعة القصوى من وضعية التمثيل الحالية الضعيفة للمرأة في مواقع القرار، إلى وضعية المناصفة الكاملة، فالرأي عندنا أن انتخابات المجلس التأسيسي القادم يمكن أن تكون فرصة لتحقيق هذه الطفرة، وأن عملية المشاركة السياسية تمرين تطبيقي قبل أن يكون نظريا. لن يكون هناك من يدافع عن حقوق المرأة أكثر من المرأة نفسها. الغريب أن بعض الآراء تذهب إلى القول بأن المنتخبات اللواتي سيمثلن حركة النهضة أو أي مشروع “جبهة إسلامية-قومية” في المجلس التأسيسي (هذا الحديث يزداد تواترا مع الأيام) سيكن أقل إصرارا من غيرهن من التقدميات على حماية حقوقهن، وهذا من نوع الخطاب الذي لا يحتكر العقلانية دون وجه حق فقط، وإنما يذهب حتى إلى احتكار الأنوثة أو الوصاية على الأنوثة. نعتقد أن هذه خطوة عملاقة من أجل إنجاز الدولة المدنية التي لا تميز بين مواطنيها على أي أساس اعتباطي، وأن وجود المرأة في هياكل التمثيل والقرار بالنسبة التي تطابق حضورها في المجتمع هو ضمانة للجميع، ومحاصرة لكل الحسابات الحزبية التي تسفر في أحيان كثيرة عن وجهها الذكوري المترسخ وإن غطته بكل الأردية الممكنة. حتما، إن تحديد نسبة تمثيل للمرأة بهذا الحجم قد لا يطابق اهتمام المرأة في بلادنا بالشأن العام، غير أن الثاني هو سبب للأول وليس العكس. المرأة قليلة الاهتمام بالشأن العام لأن الرجل كان حريصا دائما على إقصائها منه، ويجب أن نبدأ في تغيير عقليتنا كتونسيين إزاء هذه المسالة: ليس هناك أفضل من ثورة للشروع في هذا المسار، وها قد حصلت.

أما النقطة الثانية التي حصل عليها توافق كبير فقد كانت منع المسؤولين السابقين في الحزب والدولة، وأولئك الذين ناشدوا الرئيس المخلوع بإعادة الترشح وسوغوا الاعتداء على دستور البلاد من الترشح لانتخابات المجلس التأسيسي. سياسيا لهذا القرار مبررات قوية، فقد كاد هؤلاء، الذي زوروا إرادة الشعب وغطوا على كل الفساد والاستبداد طيلة الفترة السابقة أن ينقلونا إلى نظام ملكي ويدمروا آخر ما أبقته الديكتاتورية من مؤسسات وإن أفرغت من مضمونها الجمهوري. سيقول بعض الناس، وهم يذرفون دموع الحسرة على ديمقراطية تنشأ في نظرهم مشوهة ومعاقة، أن هذا الإجراء غير عادل. ينبغي عليهم أن يعرفوا أنه ليس هناك من ثورة في التاريخ تتخذ إجراءات عادلة تجاه الجميع. هناك حاجة للحفاظ على المسار الحالي من كل إمكانية لعودة أشباح الفساد والديكتاتورية، على أن يكون المجلس التأسيسي القادم سيد نفسه وصاحب قراره في خصوص السماح للممنوعين بالعودة إلى الحياة السياسية. سياسيا، سيسقط هذا القرار (الفصل الخامس عشر من القانون الانتخابي المؤقت) كثيرا من الحسابات في الماء. تحت غطاء التصدي لمنطق الاجتثاث كان يهيأ لتحالفات كثيرة، بعضها واضح وكثير منها خفي. وتحت غطاء أحزاب بمسميات جديدة كانت بعض رموز الفترة السابقة تتهيأ للعودة إلى الساحة وكأن شيئا لم يكن. بقرار نعتبر أنه يترجم عن إرادة شعبية جارفة أسقط في يد كل أصحاب هذا النوع من الحسابات، وسيتوجب عليهم منذ اليوم أن يجدوا سبلا أخرى للحصول على القوة الانتخابية التجمعية التي لا شيء يضمن بقاءها أصلا حتى تاريخ إجراء الانتخابات. ستتشتت أصوات التجمعيين، ولن يكون بإمكان كثير من المراهنين عليها أن يجنوا منها إلا القليل جدا، وهو قليل لا يبرر كل الخسائر التي تكبدتها شعبيتهم جراء الدفاع عن تشريك رموز البارحة من مشهد الغد.

هذا دليل آخر على أن ما حدث في البلاد إنما هو ثورة حقيقية، وذلك على العكس من الطريقة التي يوحي بها السلوك السياسي لنفس الأطراف منذ يوم 14 جانفي. عندما لا تنجح ثورة في تحقيق انقلاب في العلاقات الطبقية، فإن تمسكها بأهدافها السياسية لا يوضع مطلقا موضع مساومة، وعندما تسقط إمكانية المساومة، تسقط معها صحة الحسابات. لكن حسابات أخرى ستنشأ حتما بناء على الوضع الجديد. مشكلة تلك الأطراف أنها بقيت تتعامل مع وضعية ما بعد 14 جانفي بعقلية 13 جانفي، وأنها بنت كل إستراتيجيتها السياسية على أن الأمر لا يتجاوز مجرد إعادة توزيع للأدوار. هذا درس آخر، وما أكثر الدروس التي سيتوجب على الجميع تعلمها في الفترة القادمة.

Une manifestation d'étudiants à Alger tourne à l'affrontement

La marche de milliers d'étudiants, mardi 12 avril, dans les rues d'Alger, a "tourné au bain de sang". Selon un journaliste d'El-Watan présent sur place, l'intervention des forces de l'ordre pour disperser la manifestation aurait fait une cinquantaine de blessés chez les étudiants, tandis que d'autres ont été arrêtés. "Les forces de sécurité ont usé de la matraque jusqu'à mettre en danger la vie de plusieurs étudiants qui se sont retrouvés avec de graves blessures à la tête," raconte le journaliste. Entre 2 000 et 3 000 étudiants protestaient dans la capitale, où les manifestations de rue sont interdites, contre un nouveau système de délivrance des diplômes et le mauvais fonctionnement de l'université.

Freinés dans leur progression vers la résidence du président Bouteflika, les étudiants ont dû se replier vers la place de la Grande Poste, point de départ du rassemblement dans la matinée. Plus tôt dans la journée, ils avaient en vain forcé plusieurs cordons de policiers déployés dans le centre de la capitale. Venus de plusieurs wilayas du pays (départements), ils s'étaient dirigés vers le palais du gouvernement, où se trouve le premier ministre, mais toutes les ruelles y conduisant avaient été bloquées par un impressionnant dispositif policier.

Les manifestants scandaient des slogans anti-pouvoir, notamment "y en a marre du ministère, y en a marre de la misère" ou encore "Harroubia [ministre de l'enseignement supérieur], dégage !"

Tunisie : le grand ménage se poursuit


Trois mois après le début de la révolution de Jasmin, les Tunisiens continuent de régler leurs comptes avec les anciens caciques du régime de Ben Ali. Mohamed Ghariani, le secrétaire général de l’ancien parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), a été arrêté lundi. La veille, c’est le frère de l’ancien président tunisien, Slah Ben Ali, qui a été pris entre les mailles du filet de la justice.

Malgré sa dissolution, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) continue d’ être la cible des nouvelles autorités tunisiennes. Son secrétaire général, Mohamed Ghariani a été arrêté et incarcéré lundi. Ce patron de l’ex-parti au pouvoir a fait l’objet d’un mandat d’arrêt du juge d’instruction près du tribunal de première instance de Tunis. Mohamed Ghariani serait accusé d’abus de pouvoir et de malversation dans la gestion du RCD, précise Kapitalis. Des accusations que ses avocats rejettent. Ils affirment qu’en tant que chef du parti, le prévenu n’était pas chargé de sa gestion financière.

Moins de 24 heures auparavant, les autorités tunisiennes ont mis aux arrêts Slah Ben Ali, le frère de l’ancien président déchu par contestation populaire le 14 janvier . Le ministère de l’Intérieur a annoncé dimanche par communiqué que Slah Ben Ali a été arrêté dans sa maison située dans la ville de Sousse, au sud est de Tunis, par des unités de la sécurité nationale. Le frère de Zine El Abidine Ben Ali faisait l’objet de trois mandats d’arrêt lancés par les autorités judiciaires tunisiennes. Pour le moment, il n y a aucune indication sur les délits qu’il a commis.

Les autorités judiciaires provisoires ont également demandé l’extradition du président déchu réfugié en Arabie Saoudite et celle de sa seconde épouse, Leila Trabelsi. Une requête jusque là restée lettre morte. L’ancien chef d’état, hospitalisé dans le pays de la péninsule arabique, serait toujours dans un état grave. Il a cinq frères, dont trois sont toujours en vie : Faouzi, Slah et Farid.

Depuis le début de la révolution tunisienne, le sort des membres de la famille Ben Ali et Trabelsi , poursuivis par la justice, fait l’objet de toutes les attentions. Certains sont toujours en fuite, comme Belhassen, l’influent frère de Leila Trabelsi, qui est actuellement réfugié au Canada, ainsi que le gendre de l’ex-président, Mohammed Sakhr el-Materi. Ils sont accusés, avec sept autres membres du clan de « trafic, possession et commerce d’armes ». L’ex-président et son épouse sont quant à eux accusés d’« acquisition illégale de biens mobiliers et immobiliers en Tunisie et à l’étranger ». Enfin, d’autres sont en résidence surveillée ou tout simplement en liberté après avoir été démis de leurs fonctions officielles. En outre, tous ceux ayant exercé des fonctions au gouvernement sous l’ère Ben Ali, ou anciennement membres du RCD sont interdits de se présenter lors des élections du 24 juillet pour l’établissement d’une Assemblée constituante. La haute commission chargée de préparer les élections prévoit un scrutin à la proportionnelle et à parité hommes/femmes.

En ce début de période post-révolutionnaire, le clan Ben Ali paie les frais de 23 années d’un règne sans partage sur le pays.

mardi 12 avril 2011 / par Michelle NougoumLien