Alors que l'insurrection continue de gagner du terrain en Libye, le colonel Kadhafi est apparu hier en public dans la capitale également en proie à des troubles. Il a exhorté ses partisans à se battre et promis de les armer «s'il le faut». [
«Nous allons nous battre»
C'est dans ce climat extrêmement tendu que le leader libyen a choisi à nouveau d'intervenir sur la Place Verte, appelant ses partisans à se préparer à «défendre la Libye». «Nous allons nous battre et nous les vaincrons» et «s'il le faut, nous ouvrirons tous les dépôts d'armes pour armer tout le peuple», a-t-il lancé à la foule. Les partisans du «Guide» au pouvoir depuis plus de 40 ans sont concentrés à Tripoli, où la milice Khamis disposerait de 9.000 combattants, de chars et d'avions. En dehors de la capitale, l'armée a été affectée par plusieurs mutineries. Musratha, troisième ville du pays, à 150km, à l'est de Tripoli, a été désertée par les loyalistes à Mouammar Kadhafi, mais des combats ont fait de nombreux morts sur une base aérienne proche, selon un habitant.
Démission d'un cousin et conseiller du «Guide»
À l'étranger, l'indignation et l'inquiétude s'amplifient contre le régime libyen lâché par ses pairs arabes et plusieurs proches et diplomates dont les ambassadeurs libyens à Paris, auprès de l'Onu à Genève et à l'Unesco, ainsi que Kadhaf al-Dam, proche conseiller et cousin du «Guide». Seul le président vénézuélien Hugo Chavez a exprimé son soutien au colonel Kadhafi. Le département au Trésor américain a appelé les institutions financières des États-Unis à signaler tous mouvements de fonds suspects de dirigeants libyens.
L'importation de vivres menacée
L'Otan et l'Union européenne se sont concertées d'urgence, hier. L'UE a trouvé un accord pour décréter un embargo sur les ventes d'armes et de matériel de répression, ainsi que des gels d'avoirs et des interdictions de visas à l'encontre de Mouammar Kadhafi et de ses proches. Par ailleurs, le Programme alimentaire mondial de l'Onu a averti que la chaîne d'approvisionnement en nourriture en Libye qui «importe pratiquement toutes ses vivres, était en danger de s'effondrer»