Seïf Al-Islam, le fils de Mouammar Khadafi, a annoncé que l'armée défendrait le régime jusqu'au bout, évoquant même des «rivières de sang».
Les affrontements meurtriers entre opposants et forces de l'ordre ont gagné Tripoli dans la nuit de dimanche à lundi.
Des tirs nourris ont été entendus dimanche soir dans plusieurs quartiers de la capitale. Aux environs de 4 heures du matin, on n'entendait plus de coup de feu, selon un journaliste de l'AFP. Des heurts entre contestataires et sympathisants du régime ont notamment eu lieu sur la Place verte de Tripoli.
Les menaces du fils Kadhafi
«La Libye est à un carrefour. Soit nous nous entendons aujourd'hui sur des réformes, soit nous ne pleurerons pas 84 morts, mais des milliers, et il y aura des rivières de sang dans toute la Libye», a menacé dimanche soir Seïf Al-Islam, le fils du numéro un libyen Mouammar Kadhafi, lors d'une allocution télévisée. «Je m'adresse à vous et pour la dernière fois avant de recourir aux armes», a-t-il mis en garde, estimant que la Libye n'était «pas la Tunisie ni l'Egypte», en allusion aux révolutions de ces deux pays qui ont conduit à la chute de leurs régimes.
«Notre moral est au plus haut et le leader Mouammar Kadhafi, ici à Tripoli, conduit la bataille et nous le soutenons ainsi que nos forces armées (...) Nous ne lâcherons pas la Libye et nous combattrons jusqu'au dernier homme, jusqu'à la dernière femme et jusqu'à la dernière balle». Selon lui, les affrontements sont provoqués par des éléments libyens et étrangers visant à détruire l'unité du pays et instaurer une république islamiste, selon ces déclarations retransmises par la télévision d'Etat libyenne.
Tenant à son règne, Kadhafi aurait même, selon des témoignages concordants, engagé des «mercenaires africains» pour appuyer les forces locales. La foule accuse le régime de «tirer sur la foule sans distinction».